Coups de poing, menaces de mort, insultes racistes… Selon nos informations, 15 militants d’ultradroite ont été interpellés et mis en examen pour avoir agressé et insulté le personnel d’origine maghrébine d’une brasserie à Paris et attaqué un local de travailleurs trucs dans le 10e arrondissement. La section anti-terroriste de la police judiciaire est chargée de l’enquête.
Cette nouvelle agression néonazie n’avait jamais été racontée. Selon des documents judiciaires que BFMTV a pu consulter, neuf militants de la mouvance d’extrême droite parisienne ont été interpellés et mis en examen les mercredi 21 et vendredi 23 mai pour des "violences avec armes en réunion" et des "menaces de mort" à caractère raciste, après l’agression ultraviolente du personnel d’une brasserie du 1er arrondissement de Paris, dont deux serveurs d’origine maghrébine. Ce vaste coup de filet porte à quinze le nombre de militants mis en examen dans ce dossier de violences d’ultradroite.
Il est 17 heures, ce 16 février 2025, lorsque 15 militants de la mouvance s’installent sur une terrasse de la place du Marché Saint-Honoré (Ier arrondissement). "Agités et surexcités", les décrira Mathieu, patron du restaurant, devant les enquêteurs anti-terroristes de la police judiciaire (PJ) de Paris. L’atmosphère se tend immédiatement lorsque ces hommes vêtus de noir, athlétiques et tatoués, refusent de ranger une bouteille de bière apportée avec eux. Mathieu, qui évoque "une attitude menaçante et provocatrice", voit venir le grabuge. Il avertit ses serveurs.
Une bonne intuition: ces mêmes individus, membres d’un groupuscule néonazi parisien, Les Hussards – nouveau nom du célèbre GUD (Groupe Union Défense), dissous en 2024 – venaient de participer à l’attaque d’un local de l’association des travailleurs immigrés turcs (ACTIT), rue d’Hauteville, où une association antifasciste projetait le film Z de Costa-Gavras. Cette descente-éclair avait eu lieu une heure plus tôt. Roué de coups et agressé avec un tesson de bouteille, Paul D., un militant de la CGT, a été transporté à l’hôpital en urgence absolue. Son pronostic vital a été temporairement engagé.
Les 25 agresseurs avaient pris la fuite en criant "Paris est nazi!". Six fuyards avaient pu être vite interpellés dans la station de métro voisine. Quant aux autres, ils sont retrouvés dans le restaurant de Mathieu, selon la PJ.
Selon le récit de quatre victimes, corroboré par la vidéosurveillance, les nouvelles violences débutent à 18h20 lorsque trois nervis tentent de quitter le restaurant en dérobant des bouteilles d’eau pétillante. Julien, un gérant, s’interpose. "D’un coup, un individu m’a porté plusieurs coups de poing au visage", racontera-t-il dans sa déposition que BFMTV a pu consulter.
Son agresseur est blond et porte un haut du PSG. "Afin de me défendre, je l’ai poussé, mais un autre m’a donné des coups de poing au niveau de l’oreille", témoigne Julien qui se retrouve agenouillé par terre. Mathieu plaque alors un militant contre un mur. C’est à ce moment que plusieurs activistes l’attaquent par derrière. "J’ai reçu des coups de poing dans la tempe", dit Mathieu.
Tentant de s’interposer, Nicolas et Mohamed, deux serveurs aux origines maghrébines, se font violenter à leur tour. "Le groupe s’est agglutiné autour de moi", retrace Nicolas qui parvient à ceinturer un des assaillants. Les coups et les insultes pleuvent. "Le groupe m'insultait: 'sale arabe', 'sale bougnoule', 'on va te brûler', 'on va brûler ta sœur", "je vais pas aller en garde à vue pour un arabe", égrène Nicolas, toujours en état de choc au moment de son audition. "C'était vraiment violent, trash."
"Quand on se fait insulter comme ça, on se sent comme un moins que rien", déplorera également Mohamed devant les policiers. "Alors qu'on essaye de travailler, de s'intégrer, de faire les choses bien pour être accepté, on est loin de ses parents, on fait des sacrifices, et on nous traite de sale arabe, ça me fait mal."
"On va vous cramer dans le restaurant, on va vous tuer, t’es mort!", auraient crié certains militants en partant, selon les restaurateurs. Le personnel du restaurant a déposé plainte le lendemain.
Événement rarissime pour ce type de faits: le groupe anti-terroriste du 2e district de police judiciaire (2e DPJ) de Paris a été chargé des investigations. Redoutables, ces enquêteurs spécialisés ont pu remonter la trace des agresseurs tout au long de la journée à l’aide des caméras de vidéosurveillance de la ville, de la RATP, des commerces et de deux vidéos de la scène d’agression rue d’Hauteville. Malgré les précautions prises par les militants pour se dissimuler, ils ont tous été identifiés. Pour l’heure 15 d’entre eux ont été interpellés et mis en examen. Un coup dur pour le GUD.
D’après l’enquête de la PJ, cette journée d’ultraviolence était un rite d’entrée pour les recrues qui voulaient rejoindre Les Hussards. Un message avait circulé quelques jours plus tôt sur une boucle Telegram appelée "Prospect Hussards". But affiché: aller "fumer" des militants antifascistes de l’organisation La Jeune Garde, fondée par le député LFI Raphaël Arnault. C’est ce qu’écrit dans un message accablant l’organisateur, caché sous le pseudo "Vicompte".
Ce mystérieux donneur d’ordres a été identifié en la personne de Charles F. Considéré comme le leader du groupuscule Les Hussards par les enquêteurs, ce grand brun, âgé de 25 ans, est décrit comme le superviseur de ces agressions du 16 février. Le militant est déjà connu des services: interpellé en janvier 2024 à Maison-Alfort alors que des militants du GUD peignaient un graffiti à son effigie, il l’avait de nouveau été en février cette fois après un tag apposé sur une vitrine: "Je suis néonazi bande de sales juifs". Il a été également condamné pour port d’armes blanche.
Directement lié au GUD, il est un proche ami de Gabriel Loustau, ex-chef du GUD. Charles F. travaille en outre comme contrôleur d’agents pour une société de sécurité privée dont le dirigeant est Axel Loustau, père de Gabriel, ancien conseiller de Marine Le Pen et ancienne figure connue du GUD.
Autre cadre identifié: Alexandre C. Porteur d’un casque de moto et d’une veste noire le 16 février, ce jeune homme de 20 ans milite de longue date. Il participe notamment aux défilés néofascistes du C9M, dont il détient un t-shirt du service d’ordre et des cache-cous siglés. À son domicile, la police découvre gazeuses, lance-pierres, matraques télescopiques… Mais aussi un ouvrage de l’influenceur Papacito et près de 200 stickers et tracts à l’effigie des "Hussards Paris" dans des enveloppes, au milieu d’autres stickers représentant Jean-Marie Le Pen. Face au juge d’instruction, Alexandre C. se défend. "Je n’appartiens pas à la mouvance d’extrême droite", assure-t-il, parlant même de la "diversité" comme une "chance". "Je ne souhaite simplement pas aller en prison", lâche-t-il également. Sollicités, leurs avocats n’ont pas donné suite.
Le porteur présumé des premiers coups contre les gérants du restaurant, Lenny M., militant nationaliste membre des Hussards, est connu de la police pour avoir participé, le 26 novembre 2023, à la descente d’ultradroite dans les quartiers de Romans-sur-Isère après la mort de Thomas à Crépol. Des policiers avaient été blessés. Il a nié les faits. "Il s’agit de quelqu’un d’autre", a-t-il tenté en garde à vue. Les autres ont, pour la plupart, enchaîné les dénégations ou gardé le silence.
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