Bougival ? Du « foutage de gueule » selon Christian Tein

Le couperet est tombé ce mercredi : le FLNKS rejette Bougival « en bloc ». Sans grande surprise, puisque le Front avait déjà laissé filtrer après la tenue de son 45e congrès à la Conception, le week-end dernier, que l’accord signé le 12 juillet n’était plus qu’un souvenir.

« Le FLNKS a rejeté formellement le projet d’accord de Bougival, incompatible avec le droit à l’autodétermination » : c’était le propos liminaire de Dominique Fochi, le secrétaire général de l’Union calédonienne, lors de la conférence de presse du Front organisée dans les locaux de l’Avenir, à Magenta. Autour de la table, ne figure aucun des signataires de l’accord de Bougival, qui se sont vus « retirer leur mandat de négociateurs ». Pour lever toute ambiguïté, Marie-Pierre Goyetche enfonce le clou et précise qu’il s’agit bien d’un « rejet en bloc ». Le Front remet tout à plat et entend « réaffirmer le droit des peuples autochtones à disposer d’eux-mêmes ».

« En conséquence », poursuit la présidente du Parti travailliste, « le FLNKS ne participera pas au comité de rédaction ni à aucune discussion sur Bougival ». Pour Dominique Fochi, « il y a derrière Bougival la volonté de la France de désinscrire la Nouvelle-Calédonie de la liste des pays à décoloniser ». Inacceptable pour le Front, qui pose ses conditions et fixe son agenda : l’« accord de Kanaky » est la base légitime pour fixer la trajectoire de sortie de l’accord de Nouméa et constitue le socle des futures négociations ; le dialogue avec l’État reste ouvert, mais les discussions devront se dérouler en bilatérales, sous l’égide du président Christian Tein, et « exclusivement en Kanaky » ; l’assistance technique des Nations unies sera requise ; la signature de l’« accord de Kanaky » interviendra « au plus tard le 24 septembre 2025 », et la date de l’accession définitive à la pleine souveraineté devra être fixée avant la fin du mandat d’Emmanuel Macron en 2027 ; s’ouvrira alors une « nouvelle période de discussions et de négociations » qui devra aboutir à des accords de coopération et d’interdépendance avec l’État français et d’autres États.

Connexion utilisateur

Commentaires récents