Il sort son deuxième album. Le groupe Barrut fait un tabac en ce moment. Interprètes et compositeurs, cette bande de jeunes chante en occitan des chants polyphoniques. Caroline Agullo, Juliette Mörch et Hugo Berthel les ont rencontrés dans les Pyrénées-Orientales.
Dans la montagne autrefois, les bergers se répondaient a cappella. Les chants polyphoniques avaient une fonction sociale, lors des veillées, des mariages et des enterrements. Les jeunes artistes de Berrut sont les héritiers de ces chants populaires et ceux aussi des luttes sociales des années 70.
Barut se compose de 5 hommes et 3 femmes qui chantent des polyphonies en occitan. • © FB Barrut
Le groupe occitan compte huit voix magnifiques et une identité bien ancrée. "Nous avons choisi que la fonction sociale de notre chant soit essentiellement la lutte", confie Delphine Grellier, chanteuse.
La lutte et le collectif. Dans le groupe, pas de leader, leur philosophie est d'avancer ensemble. "Aucune des compositions n'est nominative sur nos albums. La musique, c'est Barrut et le texte Barrut. Les gens n'ont pas besoin de savoir et la force du groupe, c'est que l'on soit un collectif nombreux. La masse avant tout, en fait", complète Erwan Billon, chanteur.
Nous, à notre humble niveau, c'est ce que l'on essaie de faire, d'y arriver ensemble ! Que cela soit dans les luttes politiques ou dans notre musique.
Titouan Billon, chanteur
La bande de copains s’est rencontrée sur les bancs de la faculté de Lettres à Montpellier en classe d’occitan. Le soir, ils faisaient des baletti ensemble et partageaient des actions politiques que l’on retrouve dans leurs textes.
Le plaisir de chanter a pris la forme d’un groupe il y a dix ans : chanter en langue d’Oc, cette langue interdite dans les écoles publiques en 1802. Le nombre de locuteurs, qui ne cesse de diminuer, est en soi un acte militant.
"On a hérité de nos grands-parents, nos arrières grands-parents qui ne pouvaient pas le parler, à qui l'on a interdit par la honte de parler cette langue-là. Ils ont imposé le français partout pour centraliser le pouvoir à Paris", explique Maud Ségulier, chanteuse.
"On milite pour la diversité culturelle et c'est une façon de faire vivre cette langue. On peut exprimer des idées modernes avec une langue qui est dite vieille. Et c'est politique car c'est non rentable mais très agréable", confie un autre des chanteurs, Samuel Grolleau.
En résidence sur les hauteurs de Mosset, ils travaillent un nouveau répertoire où s’entremêlent les voix, la poésie et la révolte. Après 10 années d’existence et plus de 400 concerts, Barrut continue son travail d’exploration.
"Quand on chante ensemble, on se donne énormément d'énergie. Il y a une espèce de force et de poésie qui émanent et qui donnent beaucoup d'espoir et de courage pour agir", confesse Audrey Hoyuelos, chanteuse.
"On se bat sur des terrains variés, que ce soit pour l'environnement, l'écologie, contre le capitalisme, contre les violences faites aux femmes", rajoute Delphine Grellier, elle aussi chanteuse.
"Notre métier, c'est d'être artiste, donc c'est de porter une parole sur scène et de faire de la musique pour relier les gens aussi. Ce qui nous relie tous et toutes, c'est un appel à la solidarité et à continuer à lutter", conclut Olivier.
Leur tout nouvel album, 100 % a cappella s’appelle "Travèrsas". Leurs prochaines dates de concert dans la région sont le 1er mai à Narbonne, le 2 mai à Béziers, les 6 et 7 juin à Villeneuve-les-Maguelones.
Écrit avec Caroline Agullo et Juliette Mörch.
...les Etats-Unis, grand protecteur des "Negs", brille de mille feux.
Lire la suite...tèwbòlizé-w kon sa (pétèt sé on "hermaphrodite" ki pa menm konnèt lidantité-y). Lire la suite
...et consacre-le aux "migrants subsahariens" au lieu de parasiter la rubrique "Commentaires" de Lire la suite
Merci pour cet excellent rappel historique qui m'a personnellement précisé deux ou trois choses.. Lire la suite