Petit miracle en pays dominé

"Couvrir ce sein que je ne saurais voir". Lisons attentivement ceci, c’est du bon français : “Rien n'est encore gagné (NDLR alors qu'on crie victoire...) puisqu'il faudra ensuite convaincre le peuple martiniquais et là, il nous semble que nos élus (es) de tous bords devront éviter une erreur de vocabulaire : pour l'instant les expressions de "Pouvoir Normatif Local" et "Pouvoir Normatif Autonome" sont utilisées indifféremment puisqu'elles sont synonymes, mais ce serait une erreur que de continuer à utiliser la deuxième expression. Pourquoi ? Pour une raison fort simple : la majorité de notre population craint le mot "Autonome" et on l'a bien vu lors de la consultation de janvier 2010 sur l'Article 74 qui avait abouti à 80% de "NON". Et si le Martiniquais craignait plus la chose que son nom et ceux qui la postent ?
Il faut être plus clair avec Ti-Sonson. Il comprend mieux l’expression “pouvoir normatif local” que le mot “autonomie”. Autonomie est “une erreur de vocabulaire” à éviter. Mais “pour l’instant” seulement. Après, on verra.
Et si la population est plus tordue qu’on ne le pense et qu’en dépit de toute logique et de tout ce qu'il a appris à l'école, qui jusqu'au certif qui jusqu'au bac, elle est convaincue que le mot “autonomie” veut dire “autonomie” ? Ce serait l'échec du jeu de bonneteau.
Plus sérieusement, si cette recommandation faite aux élus "de tous bords" d’adapter leur vocabulaire pour les besoins de la cause n’est pas une invitation à contourner le peuple, à l’éviter comme le dit un article paru sur Fondas, ça y ressemble beaucoup. Lé répondè, répondé...

Je ne comprends pas l'obstination de certains politiques (à part le PPM dt c'est le fonds de commerce) à vouloir absolument utiliser le terme très connoté de AUTONOMIE pour désigner de simples adaptations. Les gens (Ti-Sonson si vous préférez) comprendront TJRS qu'il s'agit d'une autonomie POLITIQUE ,ce qui n'est pas le cas ,je sais mais malheureusement ils voteront en conséquence c'est à dire contre. Comment des gens aussi "filés" que nos politiques peuvent-ils continuer à faire une aussi monumentale erreur de communication? J'ai pas encore compris.

Le peuple a-t-il été contourné lorsqu'à la fin du 20è siècle, il a décidé de ne plus voter pour les assimilationnistes ? Un pistolet lui a-t-il été mis sur la tempe ? Pourquoi Emile Maurice, Victor Sablé, Michel Renard, Edmond Valcin et tous les autres grands pontes n'ont-ils pas eu de successeurs ? Leurs apprentis successeurs ont été tout simplement virés par les électeurs, voici la vérité ! Au Congrès, sur les 80 élus convoqués, 67 (et non 60 comme le dit l'article) sont venus et ces personnes ont TOUTES ETE DEMOCRATIQUEMENT ELUES SELON LES REGLES DE LA REPUBLIQUE UNE DET INDIVISIBLE. Donc raconter que "le peuple a été contourné" est du n'importe quoi d'autant qu'il a été rappelé que seul lui décidera en dernière instance lors d'une consultation électorale à venir. Lui et LUI SEUL ! C'est la Loi tout simplement.

Les Martiniquais n’ont jamais cessé de voter pour des assimilationnistes. Les” indépautonomistes” martiniquais sont régulièrement accusés sur ce site d’être des parfaits assimilationnistes. Aucun commentaire signé Albè ne condamne ces accusations. Comme les articles concernés ne sont pas précédés des réserves visant les “libres opinions”, abcx présume que leurs auteurs sont des collaborateurs et collaboratrices du site et qu’ils engagent Fondas kréyol par leurs écrits. C’est vrai que les assimilationnistes avaient pris pour argent comptant les discours des indépautonomistes alors que ceux-ci étaient dans l’opposition. Mais ils ont vite constaté que c’était des pawols an bouch et qu’à leur arrivée au pouvoir en 1983, ces derniers se sont vautrés dans l’assimilation où ils sont encore. Assimilationnistes pour assimilationnistes, les Martiniquais sont tombés dans les bras des assimilationnistes qu’ils avaient sous la main, les assimilationnistes de gauche. Lesquels utilisent des trésors de rhétorique pour leur cacher le mot “AUTONOMIE” (voir le post précédent de abcx “COUVRIR CE SEIN...). Il faut reconnaître à Albè l'intérêt particulier qu'il porte aux hommes qui ont construit la Martinique d'aujourd'hui.

"Les Martiniquais sont tombés dans les bras des assimilationnistes qu'ils avaient sous la main"? Ah bon ? Mais ils avaient DEJA les assimilationnistes de droite sous leur main, pourquoi se seraient-ils jetés dans les bras des assimilationnistes de gauche ? POURQUOI ? A cette question, le dénommé ABCX ne répondra jamais ! Sinon raconter que c'est la Droite qui "a construit la Martinique d'aujourd'hui", c'est à mourir de rire. Car enfin construit QUOI ? Des routes, des ponts, des écoles ? Mais en tant que territoire sous tutelle française, la France était obligée d'y construire un minimum d'infrastructures. Quel que soit le parti qui aurait été aux affaires en Martinique dans les années 50-80, il y aurait eu une autoroute, un aéroport et deux-trois lycées. LE VRAI PROBLEME est que la Droite n'a eu aucune vision pour la Martinique et c'est pourquoi elle a été virée par les électeurs. Si ces derniers étaient satisfaits de sa gestion, pourquoi l'aurait-elle effacée du paysage politique martiniquais ? POURQUOI ? Répondè réponn : comme ont dit au "bèlè"?

Ah l'unanimité de ces courageux élus. Mon oeil !
On sait que l'unanimité des élus obtenue avec un pistolet sur la tempe gauche, c'est finalement 90% de leurs électeurs qui tiennent un pistolet sur l'autre tempe, parce que ces derniers veulent le zakari au même prix qu'à Paris et boire du champagne plus qu'à Paris.
C'est pourquoi aucun d'eux ne parle pas de pouvoir normatif pendant les municipales pour ne pas froisser Ti-Sonson qui ne s'intéresse qu'au zakari.
Et pourtant quelle belle occasion pour les supposés visionnaires d'élus de faire coup double et des économies : campagne pour l'autonomie (pardon "pouvoir normatif local") et les municipales. Mais on le sait, il n'y a pas mieux qu'une municipale pour faire évanouir ce genre d'unanimité.
Par ailleurs, la gauche aurait été élue pour sa vision pour la Martinique. C'est grand, c'est beau, c'est généreux ! Sauf que chaque fois que cette VISION est mise aux voix elle est rejetée par le peuple, comme on ne cesse de le regretter sur ce site, y compris par le sieur Albè. D'où tous ces salamalecs et toutes ces leçons de vocabulaire faites aux élus par ledit sieur Albè lui-même pour mieux "contourner" la volonté de ce peuple, (oui, le CONTOURNER est un gentil vocable). Enfin, laissons une pomme pour la soif.
Sé pwi fen.

Diversion pour ne pas répondre à la QUESTION ! A savoir : pourquoi la Droite assimilationniste qui a transformé la Martinique en PARADIS entre 1946 et 1990 a-t-elle été quasiment balayée par les électeurs ? Quelle bande d'ingrats ces Ti-Sonson !...Heu...On attend toujours la réponse à cette question pourtant simple.

...me semble venir de la sémantique, çad du sens des mots utilisés. Exemple : pouvoir "normatif autonome": simple "adaptation" du droit commun, ou compétence pour créer des normes juridiques DÉROGATOIRES au droit commun, voire OPPOSÉES au droit commun? Dans le 2è cas, on est dans l’Autonomie "POLITIQUE", avec un pouvoir politique domicilié sur place. Dans le 1er cas c’est de la simple décentralisation : c’est de la simple Autonomie ADMINISTRATIVE... Ces précisions ne sont pas neutres, et "POI" a pointé le pb ci-dessus en évoquant l’Autonomie POLITIQUE (par opposition implicite à l’Autonomie purement "administrative" de n’importe quelle "collectivité locale à la sauce française", CTM actuelle comprise)... Il y a d’autres mots ou expressions polysémiques dans l’article et les commentaires ci-dessus. L’essentiel est dans la discussion est de savoir exactement de quoi l’on parle (quel contenu pour chaque mot), sinon la discussion piétine, et certains peuvent s’amuser à faire des siyak à l’infini: ça satisfait leur ego, mais le débat est au point mort. Apport pour le lecteur : zéro.

Pourquoi ? Parce que cela relève du simple BON SENS. 2 exemples : la loi oblige les communes d'un certain nombre d'habitants (comme Gros-Morne ou Basse-Pointe) à construire AU MOINS 25% de logements sociaux SOUS PEINE DE PENALITES FINANCIERES. Parfait pour l'Hexagone mais inadapté pour la Martinique ! Pourquoi ? Parce qu'à cause de l'exode rural et du départ de notre jeunesse pour la France, certaines communes perdent toute attractivité et n'ont pas de demandes de logements sociaux. Ce qui fait que l'une d'elle doit verser 300.000 euros de pénalités chaque année ! Deuxième exemple : il y a 18.000 hectares de terres en friches en Martinique car beaucoup ne sont pas mises en cultures par leurs propriétaires pour des raisons diverses. Deux-trois arbres poussent alors dessus, puis dix, puis vingt et elles deviennent alors des terrains forestiers dépendant non plus de la Chambre d'Agriculture mais de l'ONF. Or, la loi rend très difficile le retour à une activité agricole d'un terrain sur lequel a poussé une "forêt secondaire". Ce n'est pas grave dans un vaste pays comme le France mais c'est gravissime pour une ile minuscule comme la nôtre dans laquelle les jeunes agriculteurs ne trouvent pas de terres et où l'usine du Galion a besoin de davantage de cannes. Ne pourrait-on pas adapter à la Martinique la loi sur le retour à l'agriculture de terres autrefois cultivées et devenues forêts secondaires ? Si nos politiciens avaient un minimum de jugeote, ils fabriqueraient un petit fascicule (à la fois papier et numérique) contenant 10 adaptations possibles dans différents domaines qu'ils distribueraient à la population. Il y a bien plus de dix possibles mais ce chiffre peut suffire à convaincre les plus sceptiques. Ce n'est ni l'Autonomie, encore moins l'indépendance mais tout simplement le bon sens.

Lacheté ? La "QUESTION", c'est la seule réponse apportée aux nombreuses questions soulevées par ces échanges ? Quelle question ? Savoir pourquoi la droite a disparu. A quoi ça sert ? C'est de l'anecdote, des pawol initils entre kanmarad bwè, sur l'air de combat de coqs, ou servant de bouclier pour éviter d'aborder les vrais sujets. On pourrait en parler jusqu'à plus soif autour d'une bouteille de "tèt maré".
L'important c'est de savoir ce que la gauche assimilationniste et la droite indépendantiste ont fait du pouvoir qu'ils exercent depuis près de 50 ans. Quel est le bilan de la décentralisation ? Pourquoi on n'a pas su pendant tout ce temps convaincre les Martiniquais des délices de l'indépautonomie ? Pourquoi on est incapable de faire payer (lorsque ça roule) les bus sur le territoire de la Cacem alors que c'est possible à Cap nord ou Espace sud. Que sont devenues les centaines d'hectares détenus par la SAFER, donc par la CTM ? Voilà de vraies questions qu'aucune question-barrière ne devrait servir à occulter.

Ha-ha-ha ! Ne pas faire le bilan de l'époque où la Droite avait des maires, des députés et des sénateurs est donc une conversation entre buveurs de rhum ? Pourtant, on nous dit qu'elle avait transformé la Martinique en véritable paradis. Sinon, dire que la Gauche est au pouvoir depuis 50 ans est une contrevérité affligeante. Si l'on comprend bien, Emile Maurice, Victor Sablé, Michel Renard et les autres n'ont jamais été élus et Césaire n'a jamais dirigé un Fort-de-France ville assiégée. Vaut mieux en rire !