"Sous réseaux sociaux" est à comprendre comme "sous amphétamines".
Il s'agit d'un phénomène récent, que l'on peut dater de deux ou trois ans : le remplacement brutal de l'argumentation politique par des vidéos postées sur les différents réseaux sociaux (Fessebouc, Snapchiottes, Instanul, Tik Toqué, Xzéro, Lindkedalle etc...). Que des nouveaux venus sur la scène politique s'emparent de ces outils de crétinisation massive, c'est de bonne guerre mais que des partis politiques aguerris en fassent désormais de même est préoccupant sinon tout simplement lamentable. C'est bien simple : à part le PCM (Parti Communiste Martiniquais) et son excellent hebdomadaire "Justice", plus aucun parti politique martiniquais important n'a d'organe de presse.
Ni le PPM ni le MIM ni PEYI-A ni BATIR ni ENSEMBLE etc...
Quand nous disons "presse", nous ne parlons pas des bon vieux journaux-papier comme l'était jadis Le Progressiste, l'organe du PPM dans lequel il arrivait à Aimé Césaire d'écrire. Nous voulons parler de journaux en ligne, de journaux numériques, tels celui que vous lisez en ce moment, FONDAS KREYOL, sauf que ce dernier n'appartient à aucun parti politique et est ouvert à toutes les opinions (sauf celles des Békéistes et des Noiristes). S'agit-il d'un manque de moyens financiers de la part de ces différents partis ? Aucunement ! Fondas Kréyol fonctionne depuis 5 années grâce à des bouts de ficelle et son prédécesseur, MONTRAY KREYOL, a fonctionné pendant 15 ans (2007-2022) de la même façon : en fait grâce à des dons mensuels (ou annuels) d'amis fidèles de ces deux sites. 20 ans au total donc... Et ça, sans annonces publicitaires, s'il vous plaît !
Si ce n'est donc pas une question de moyens pour ces partis politiques, s'agirait-il d'une question d'hommes ? De militants disponibles et compétents pour faire vivre un journal en ligne. On a du mal à le croire ! Dans tous ces partis, il y a des personnes de valeur qui pourraient parfaitement assumer des tâches journalistiques mais nos politiciens installés préfèrent s'aligner sur le plus facile à savoir les réseaux sociaux que d'ailleurs ils maitrisent dix fois moins bien que les activistes qui les dénigrent. Ce qui explique que ces derniers les y ridiculisent à longueur de vidéos ! Quant aux Newsletters, hebdomadaires ou mensuelles, mal fagotées dont se contentent ces partis, c'est à en pleurer ! Au lieu de se contenter de réagir maladroitement, ces partis gagneraient à investir sérieusement l'Internet. Tout le monde possède désormais un smartphone, même les gens qui vivent sous le seuil de pauvreté, et c'est désormais l'unique moyen de les toucher vraiment. De leur expliquer nos différents problèmes sans faire de démagogie comme le font les activistes et de leur soumettre les propositions concrètes de chacun de ces partis.
Prenons un exemple qui risque d'être tragique, tout aussi tragique qu'un certain 10 janvier 2010 lorsque les Martiniquais furent conviés à s'exprimer électoralement à propos d'un tout petit début de commencement d'autonomie (l'Article 74) et que soit ils le rejetèrent à 80% soit ils s'abstinrent. Nous voulons parler du fameux PNL (Pouvoir Normatif Local) avalisé par deux fois, lors d'un Congrès, par la totalité des forces politiques en présence. A l'unanimité donc ! Il s'est agi d'un véritable petit miracle politique connaissant l'hostilité qui règne entre les grands partis. Or, ce véritable miracle court le risque de voler en éclats lorsque l'étape finale sera là ! Qu'est-ce à dire ? Ceci ; c'est le peuple martiniquais qui décidera, en final de compte, s'il est d'accord avec le PNL ou pas. C'est lui qui avalisera le PNL par son vote ou le refusera. Or, on constate quoi ? Que les tenants du PNL sont incapables de l'expliquer au peuple faute d'organes de communication efficaces et donc forcément liés à l'Internet. S'ils disposaient de journaux en ligne, ils pourraient détailler en quoi cela consiste à partir d'exemples simples. lls pourraient d'ailleurs lister 10 domaines dans lesquels le PNL peut avoir une efficacité presqu'immédiate. Ils pourraient faire des vidéos ou des clips à partir de chacun d'eux.
Un exemple parmi dix ou même cent ?
Le voici : l'accès à la terre de nos jeunes agriculteurs. On sait qu'il est très difficile et qu'il ruine l'idée d'autonomie alimentaire pourtant ressassée à longueur de temps par nos politiciens. Or, il y a...18.000 hectares de terres en friches en Martinique !!! Pour un si petit territoire c'est tout simplement énorme. En fait, beaucoup d'entre ces terres sont d'anciennes terres agricoles qui ont été abandonnées et sur lesquels des arbres ont poussé. A partir de ce moment-là, ces terres cessent d'être sous le contrôle de la Direction de l'Agriculture ou de la SAFER et tombent dans l'escarcelle de...l'ONF (Office National des Forêts). Dans l'Hexagone c'est la croix det la banière pour redonner sa vocation agricole à un terrain sur lequel des arbres ont poussé jusqu'à constituer ce qu'on nomme une "forêt secondaire". Forestiers, chasseurs, écologistes, randonneurs, promeneurs du dimanche etc...veillent au grain. Mais ce qui n'est pas si grave dans un vaste pays comme l'Hexagone est tout simplement tragique pour une minuscule tête d'épingle comme la Martinique qui ne peut pas laisser 18.000 hectares en friches ! Car il n'y a pas que nos jeunes agriculteurs à avoir besoin de terres, il y a aussi l'Usine du Galion ou en tout cas les planteurs qui travaillent pour elle.
Avec le PNL (Pouvoir Normatif Local), on pourrait commencer à solutionner ce problème.
Et déjà expliquer au peuple que le PNL n'est même pas l'Autonomie. C'est juste l'adaptation des lois hexagonales à notre territoire. Si une loi hexagonale ne nous pose pas problème, on l'accepte telle quelle ; si elle nous pose problème (comme dans cet exemple des terrains agricoles sur lesquels des forêts ont poussé), on l'adapte. Rien de révolutionnaire donc ! Cela relève juste du bon sens, de la logique la plus élémentaire. Or, nos grands partis politiques ne disposent pas d'organes de presse (en ligne) qui pourraient expliquer tout cela à la population. Ils se contentent d'utiliser les mêmes réseaux sociaux que les activistes sans en avoir la pleine maitrise ou d'intervenir dans telle ou telle émission-télé, prétendument prestigieuse, consacrée à la politique, émissions que Ti-Sonson ne regarde pas !
D'où le fait que l'actuelle campagne pour les municipales se déroule presqu'entièrement en ligne et que les démagogues et les incultes qui sont passés maitres dans l'art de maitriser les réseaux sociaux risquent de rafler la mise. Pas dans les petites ou moyennes communes mais sans doute dans les grosses, celles qui comportent plusieurs dizaines de milliers d'habitants. A commencer par Fort-de-France !
Et les choses ne feront qu'empirer avec les prochaines élections territoriales de 2027 !
NB. Pour celles et ceux qui ne ferait pas bien la différence entre "journal en ligne" et ""réseau social" :
https://fondaskreyol.org/article/reseau-social-blog-site-web-quelques-eclaircissements
...sont élus présidents triomphalement comme au Chili, que des fachos comme Millei en Argentine, Lire la suite
...parle de l’antisionisme. Lire la suite
...n'est pas le vrai sujet de cet article. Lire la suite
Me dit pas que t'es de la même trempe que Babette de Rozières ou Christine Kelly ! Lire la suite