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Ils ont donc osé.
L’appel du Parquet de Fort de France du jugement rendu par le Tribunal Correctionnel sur les Statues illustre l’actuel “suprémacisme” judiciaire qui guide depuis 2019 les autorités de poursuite en Martinique.
Cela est d’autant plus clair que si le Parquet est à l’origine des poursuites contre les 11 militants qui ont comparu devant le Tribunal Correctionnel, l’attitude de la Procureur à l’audience a été étonnante. Très critique vis à vis des témoins. A titre d’exemple à un Maitre de Conférence témoignant pour la défense, elle a cru bon de lui demander “A quelle date, l’indépendance?”. Limite injurieuse avec les avocats de la défense, elle avait prononcé un réquisitoire pour le moins curieux. Après avoir relu l’ordonnance de renvoi puis une partie des écritures de relaxe de la défense, rappeler les préventions, elle avait appelé le Tribunal à se prononcer en toute connaissance de cause. Autrement dit, elle n’avait demandé aucune peine.
Pourquoi donc le Parquet fait il appel puisque le Tribunal n’est pas allé à l’encontre de ses non-demandes.
Le Tribunal a rendu une décision mixte.
Concernant les deux statues de Schoelcher (fait du 22 mai 2020), il a relaxé des prévenus pour absence de preuve et reconnu coupables deux militants sans leur infliger de peine. Pour les deux autres statues (fait du 26 juillet), il a entièrement relaxé au nom du droit à la liberté d’expression, acceptant l’argumentaire d’une partie des défenses.
La décision du Parquet de faire appel est choquante mais non étonnante.
En effet, depuis 2019 (l’affaire dite de l’Océanis), le Parquet pourchasse les militants et fait appel des jugements quand elle estime que le tribunal aurait été trop conciliant. On compte les gardes à vue par dizaines, les procès en grand nombre, les mois de prison se cumulent, etc....
Le Parquet n’est pas guidé par des considérations juridiques mais uniquement par une opportunité politique visant à poursuivre qui que ce soit remet en causse l’ordre actuellement établi en Martinique. Pour apprécier le niveau de ce harcèlement judiciaire, le parquet a même poursuivi une jeune femme qui avait écrit sur un mur: “Ici, ce n’est pas la France”. Une évidence géographique devient un délit bien français !
Ce qui choque dans ce nouvel appel, c’est le message du Parquet. Il ne faut pas toucher aux symboles de la colonisation française en Martinique. Même pour sa partie esclavagiste. Il faut glorifier les près de 400 ans d’ignominie, d’assassinat, de persécutions, etc....
Nous ne sommes pas en présence de magistrats faisant classiquement leur boulot répressif mais de défenseurs du drapeau BBR, de la couleur de peau, de la domination békée et de la présence “positive” française en Martinique.
Si on revient en arrière, rappelons nous qu’en 2009, un procureur, M. BELLANGER, avait contre toute attente et toute l’histoire du Parquet de Fort de France poursuivi un grand béké, M. Huygues Despointes qui avait dit tout haut ce que sa caste pensait tout bas, l’esclavage n’était pas la pire des choses et la conservation de la pureté de la race était une bonne chose. Cette procédure a fini par un échec puisque la Cour de Cassation a considéré que la loi dite Taubira (qui pouvait permettre une poursuite pour apologie de crime contre l’humanité au défenseur de l’esclavage) n’était pas “normative”. Ce procureur Bellanger a été sanctionné puisqu’il n’a pu rester en Martinique!
Depuis, ces successeurs (Lamouroux, Corbeau, Gaudeul, Taron et Le Bris), ayant manifestement bien compris la leçon, sont dans la droite ligne de la défense de l’ordre colonial et de ses profiteurs.
Donc Haro sur les militants!
D’autant que le Parquet de Fort de France a la chance de bénéficier d’une bonne écoute des magistrats de la Cour d’Appel qui ont déjà rendu des décisions (Affaire des 7 d’Océanis, Pinto, Petitot) sauvant des procédures bancales annulées et aggravant des peines déjà effarantes. Là, nous avons quitté le domaine du droit. Pour l’unique défense de l’ordre.
Il ne faut pas trop se faire donc d’illusion. Cet appel du Parquet vise à sanctionner des actes de courage et de rupture de jeunes militants, leur faire payer qu’ils refusent l’oppression et les symboles esclavagistes et coloniaux.
Mais, nous mènerons cette bataille, certes sans illusion, mais avec détermination. Le combat pour la liberté et la dignité se mène aussi dans les prétoires face à des gens qui ignorent le sens de ces mots et le sens de l’histoire!
Le 30/11/2025
Raphaël CONSTANT
Avocat et Militant
..."Sa" ki ka "di-w" ni dé (2) moun ki pè lendépandans, dapré mwen ou mal tann, òben "Sa" ka mant Lire la suite
Domota ka mandé nou organizé.
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Des abrutis veulent nous convaincre que nous ne devons aspirer qu'à une indépendance "pure" : san Lire la suite
...évidemment, qu’il y a des causes et des responsabilités (et des profiteurs, oui!) "endogènes" Lire la suite
Domota découvre l'eau chaude!! Il y a de la corruption en Gpe ..sans blague, pas possible !! Lire la suite