Imaginez un quiz dont la question est : « Depuis le début de la guerre, si 55 000 personnes sont mortes à Gaza, dont 55 % de civils, ça fait combien de Gazaouis qui sont morts ? 10,5 %, 24,6 %, 1,3 % ou 5,5 % ? Quel est le bon chiffre ? ». Sur l’écran où figure le graphique, le chrono défile, le suspense est à son comble. Qui va trouver la bonne réponse pour être l’heureux gagnant ?
L’ambiance est festive. L’animatrice Barbara Lefèbvre, chroniqueuse à RMC, précise, avec une pointe d’ironie, « On compte les civils morts, on ne parle pas des terroristes du Hamas ». Ce jeu glaçant n’est pas imaginaire. On a cru à une fake news.
Hélas non. Il s’est déroulé, sous les applaudissements du public, le 27 mai, au salon Hoche à Paris, lors du premier gala des Diaspora Defense Forces (DDF), une organisation qui se présente comme « une armée citoyenne de défense de la communauté juive en diaspora et en Israël à l’échelle mondiale, déterminée à gagner la guerre de la communication et le combat pour la vérité sur Israël ».
Parrainé par Olivier Rafowicz, le médiatique porte-parole de l’armée israélienne, ovationné lorsqu’il est apparu en direct sur un écran, le gala était orchestré par le célèbre publiciste Frank Tapiro, leveur de fonds pour la cause. À ses côtés, la chroniqueuse Barbara Lefèbvre qui, le 31 mai à l’antenne, appelait à « vider la bande de Gaza et à la transformer en zone vierge », car, selon elle, « les civils à Gaza sont autant responsables que les membres du Hamas et du Jihad islamique ».
Des personnalités françaises du monde des médias et des affaires, des artistes et des politiques étaient invités aux festivités. Parmi eux Bernard-Henri Lévy, Enrico Macias, l’animateur Arthur, l’acteur Philippe Lellouche, l’essayiste Céline Pina, l’homme politique Amine El Khatmi, cofondateur du Printemps républicain. La députée des Français de l’étranger Caroline Yadan, mais aussi Astrid Panosyan-Bouvet, avant sa nomination comme ministre du Travail, avaient participé, elles, à des conférences organisées par l’association DDF.
Comment comprendre et admettre que de tels événements se déroulent sur le territoire français, au moment où de plus en plus de voix s’élèvent enfin contre ce qui est reconnu comme un génocide et alors même que le président français, Emmanuel Macron, s’efforce d’avancer sur la reconnaissance d’un État palestinien et pour que cesse le massacre en cours à Gaza ?
Au cours de ce gala, Laurence Ferrari de CNews et Franz-Olivier Giesbert ont été décorés du prix dit des justes, récompensés pour « leur fervent soutien à Israël et à la diaspora ». La journaliste emblématique de l’empire Bolloré affirmait le 22 mai, dans un de ses éditoriaux sur CNews : « Les opposants d’Israël sont aujourd’hui la pire caution des terroristes. »
L’événement a suscité bien sûr de vives réactions d’émotion et d’indignation. Le député LFI Aymeric Caron a annoncé le 30 mai sa décision de saisir la procureure de la République de Paris. Il considère que le gala relève de « l’apologie de crimes d’atteinte à la vie, apologie de crimes de guerre, apologie de crimes contre l’humanité, voire complicité desdits crimes ».
À Paris, un gala de soutien à l'armée israélienne rassemble essayistes et journalistes d'extrême droite pour rire des morts à Gaza
...et le "délit de manifestation pour certaines 'causes'" sera non seulement réprimé violemment p Lire la suite
Il me faut vérifier ça. Lire la suite
a à peine été survolé par le prétentieux que je suis (La paille et la poutre, l’hospice qui se mo Lire la suite
...Manman la France, c'est tout ! Lire la suite
Au lieu de se battre contre "la vie chère", les Négropos qui jouent les têtes pensantes de ce mou Lire la suite