Pengad bagay-tala pa fini mal !

   C'est avec effarement que la société martiniquaise assiste à l'embarras profond et au silence sidéral de organisations politiques et syndicales face au mouvement actuel réclamant l'alignement des prix pratiqués en Martinique sur ceux de la "Métropole". 

   Eux d'ordinaire si bavards sont comme K.O face à des personnages que nul ne connaissait jusque-là et qui, grâce à une maitrise parfaite du numérique et des réseaux sociaux, ont réussi à s'imposer sur la scène socio-politique. L'Etat français lui-même, d'ordinaire si répressif face aux mouvements de contestation, semble jouer la montre et se dire que tout cela finira par s'essoufler. Pari dangereux s'il en est car s'il est vrai qu'il est impossible de bloquer les supermarchés tous les jours, cela obligera les "aligneurs de prix" à monter chaque fois dun cran dans la contestation.

   Nenpot ki lè bagay-tala pé fini mal. Sifi an militan blésé oben ped lavi'y pou Matinik anni déblozé kon lamontay Pèlé !

   Les plus désemparés sont les autonomistes et indépendantistes "officiels" c'est-à-dire tous ceux qui disposent d'un mandat électif : maire, conseiller territorial, député ou sénateur. Les non-officiels ou les non-élus ou encore ceux qui refusent de participer aux élections attisent par contre le feu anbfey, persuadés que cela provoquera une situation "révolutionnaire" alors même que les aligneurs de prix ne parlent jamais d'autonomie ni d'indépendance. Petit jeu dangereux là aussi des indépendantistes non-officiels ! 

   Lè zot gadé, tout sé politisien ek sendikalis-nou an reskonsab sa ka woulé la-a.

   Qui, en effet, peut oublier que Césaire et Darsières étaient venu planter "le Courbaril de la Réconciliation" sur l'Habitation Clément, propriété du plus riche Béké, sans même avoir exigé que ce dernier y fasse reconsruire une Rue-Cases-Nègres et un cachot d'esclave. Résultat : les touristes qui fréquentent ce lieu ne voient que la belle villa des anciens (/actuels) maitres de la Martinique. Quand aux indépendantistes, ils ont été deux fois au pouvoir (à l'ex-Conseil Régional, puis à la CTM) et n'ont absolument rien fait pour que l'idée d'indépendance prenne forme et avance ne serait-ce que d'un demi-millimètre. Et quand ils sont devenus députés, ils ont joué et continuent de jouer un "jeu de malins" : indépentantistes en Martinique et parfaits Gaulois une fois assis en première classe dans l'avion d'Air Frnce qui les conduit (sans qu'ils aient à débourser 1 seul euro) en "Métropole". Tout ce beau monde, autonomistes comme indépendantistes, s'est contenté de gérer le système en place sans se rendre compte qu'ils étaient assis sur une poudrière.

   Aujourd'hui, la vieille Droite assimilationniste a quasiment disparu du paysage politique mais certains de ses membres jubilent, ricanent même en douce : "C'est le triomphe de l'assimilation !", déclarent certains face à la revendication d'alignement des prix. Eux aussi jouent tout comme l'Etat français et les autonomo-indépendantistes à un jeu dangereux. Très dangereux ! Personne, en effet, n'aura rien à gagner à une explosion de violence à côté de laquelle les émeutes régulières au quartier de Sainte-Thérèse ressembleront à des jeux d'enfants. 

  Alors, l'éternelle question resurgit : QUE FAIRE ?

  Il y a pourtant une solution (un début de solution) fort simple : que les sexa-septua-otogénaires qui nous dirigent se résolvent à DEMISSIONNER. Qu'ils laissent la place à la nouvelle génération des trentenaires et quadragénaires ! C'est au tour de ces derniers de tjenbé latjé pwel-la (tenir la queue du poële). Pourquoi ? Parce que dans peu de temps, vers 2040, les anciennes générations ne seront plus là et que ce sont les nouvelles générations qui paieront les pots cassés de l'incurie de nos actuels autonomistes, indépendantistes et autres souverainistes. 

   Autrement, si ces détenteurs de mandats électifs continuent à blablater comme à l'heure habitude, difé ké pri atè Matinik. Obligé !

Connexion utilisateur

Commentaires récents