Laurent Wauquiez a-t-il fait une croix sur les électeurs de l’outre-mer ?

Yves-Léopold Monthieux

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   Ainsi donc, faisant feu de tout bois dans sa course vers la présidence du parti La République (LR), Laurent Wauquiez a fait une proposition qui est dans le droit fil des bourdes ou déclarations imprudentes à propos de l’outre-mer depuis les années soixante. 

   La première « sortie », célèbre, fut celle attribuée au journaliste Raymond Cartier (« la Corrèze avant le Zambèze », d’où la doctrine dite « cartiérisme ») suivie, 20 ans plus tard, par « les danseuses de la France » de Philippe de Baleine. Le président de Gaulle y alla de sa déclaration à Fort-de-France sur les « poussières », parlant des DOM, François Mitterrand et la « garde noire » (ainsi nommés les députés des DOM qui, selon lui, avait fait perdre la gauche en 1967), Jacques Chirac et les « odeurs », qui lui valut en Martinique le slogan « Chirac raciste », ou même d’Emmanuel Macron avec son « île de la Guyane ». Sans oublier Georges Marchais et les bulldozers d’Evry. D’où les réactions qui vont de l’agacement au franc mécontentement et alimentent les discours de rupture. Des élus nationaux ne manquèrent pas de stigmatiser l’outre-mer par des allusions parfois franchement racistes comme celles du député UMP Sébastien Vialatte en 2013, qui lui valut une condamnation pénale pour propos racistes : « Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves. Mais ils ont des excuses. Taubira va leur donner une compensation ».

    Ainsi donc, devant les réticences des Etats à récupérer leurs ressortissants faisant l’objet d’une mesure d’expulsion du territoire, Laurent Wauquiez propose que ceux-ci soient maintenus en rétention administrative à St Pierre et Miquelon, sous-entendu hors du territoire européen. Il ne sait sans doute pas que ce département n’a que 6000 habitants et ne peut pas accueillir des milliers d’OQTF. Il oubliait que la même proposition visant la Guyane avait été frappée d’incongruité par la classe politique. Bref, l’incident de 2013 m’avait conduit à écrire l’article intitulé « L’Affaire Vialatte : les difficultés d’un parti de droite en Martinique » (Madinin’Art et Fondas Kréyol), dont je publie l’extrait suivant :

   « L’UMP locale se trouve dans une situation impossible et ne peut que s’irriter des déclarations intempestives de certains de ses élus de métropole. Elle doit trop souvent s’excuser de ces outrances et toujours craindre que des dérapages d’ordre identitaire ou racistes ne se renouvellent. Car le parti national ne peut pratiquement plus rien sans les électeurs du Front national. Leurs voix qui avaient fait élire Nicolas Sarkozy en 2007 ont cruellement manqué à ce dernier en 2012. Ce n’est donc pas demain que cessera, pour l’UMP locale, le besoin, à l’occasion, de défendre l’indéfendable. En effet, les intérêts de la droite et de la gauche martiniquaises se confondent sur ces sujets, se retrouvant tous les deux opposés aux ultras de la droite nationale. Sera-t-il possible d’éviter la fracture ? Cet élément de confusion avait été l’une des raisons de la création de Forces martiniquaises de progrès (FMP). »

    Il n’a pas été vérifié que la légèreté des propos de Jacques Chirac fût en partie à l’origine de la chute de la droite en Martinique. Certes, son mot d’allégeance à Aimé Césaire, « Mon Maître », l’a sans doute dédouané auprès de quelques électeurs du PPM de l’accusation de racisme (Madinin’Art et Fondas Kréyol) - Jacques Chirac, le faux ennemi de la gauche martiniquaise). Cependant, ce fut aux militants de la droite locale de tenter de réparer les dégâts électoraux du propos litigieux. Avec le succès que l’on sait. Reste que s’il est candidat à la prochaine présidentielle, Laurent Wauquiez aura-t-il déjà fait une croix sur les voix des outre-mer ?

 

   Fort-de-France, le 10 mai 2025

   Yves-Léopold Monthieux

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